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Collectif Rennais de quatre DJs passionnés de musiques en général et électroniques en particulier, les DigitalshaperZ fusionnent leurs univers pour le bonheur de vos conduits auditifs. Ils gravitent autour d'une équation originelle mêlant passion musicale, plaisir de jouer, sens de la fête, amour du subwoofer, de la sueur, des filles, du groove, des plantes vertes, du boogie-woogie... Résultat: un large panel de musiques représentées, sans frontières ni sectarisme, du Hip-hop au break, en passant par la techno, la ghettotech, la drum'n'bass et le dubstep...

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vendredi 14 août 2009

Rennes Musique, un an et demi après // Par Rémi

Il y a un an et demi, le disquaire Rennes Musique fermait ses portes. Tous les fidèles de « Rennes Mu » se prenaient alors une claque magistrale dans la gueule. Rennes Musique, ce n’était pas qu’un magasin, c’était aussi l’un des repères essentiels de la culture rennaise. On venait lire les flyers, chercher Start up, ou papoter avec ceux qui traînaient là. Aujourd’hui, plutôt que de ressasser le souvenir amer de la fin d’une époque, je vous propose une chronique résumant onze ans de recherches (subjectives) dans les bacs. Pour ceux qui n’ont jamais passé un après-midi entier à se perdre dans les allées du magasin, précisons que le rayon électro était tenu par Christophe Brault.

Alaska/Deuxième EP (Fcommunications)
Bahut en grève. Cours annulés. Après plusieurs dizaines de minutes de marche, je me retrouve au rayon électro de Rennes Musique. J’avais appris grâce à un pote fan de ska comment m’y rendre. Me voici pour la première fois dans le Temple de la musique rennaise… Retour à la maison avec un maxi cd quatre titres réalisé par Garnier sous pseudo Alaska. En dépit d’un son très moyen, le disque révèle quelques beaux passages techno. Si la postérité semble avoir retenu le titre Rainforest, ma préférence va plutôt à Butterfly. En huit minutes, DJ Garnier façonne un track dancefloor comme lui seul sait le faire. Basic groove man !

State of the art vol 3 and 4 (Groove kissing)
« Salut, je recherche des disques d’Intelligent dance music ». « Intelligent dance music ? Mais t’entends quoi par là ? » me réponde un Christophe Brault, un rien décontenancé. J’étais bien incapable de répondre et de donner des noms. Trax avait utilisé le terme quelques semaines auparavant et je le trouvais plutôt intéressant. J’imaginais des morceaux mélodieux, à mille lieux de la techno à 145 BPM qui faisait alors recette. Derrière les lunettes de Christophe, je devine une intense réflexion, puis, une petite lumière s’allume dans ses yeux. « Ah oui, des trucs à la Warp, t’as qu’à écouter cette compile ». Effectivement, cela n’avait rien à voir avec le son dominant de l’époque… Sur deux cds, State of the art propose des morceaux plutôt finauds d’Aphex Twin, Speedy J, ou Mantra… L’âge d’or de l’électronica.

DS/ Volume 1 et 2 (Fcommunications)
Il y a une dizaine d’années, les cds coûtaient plus chers qu’en 2009… Cela va à l’encontre des idées reçues, mais c’est pourtant vrai ! Difficile alors d’acheter un album à moins de 100 francs. A présent, 13 ou 14 euros suffisent souvent pour se procurer une nouveauté. Heureusement, Fcommunications commercialisait de nombreux maxis cds, à l’image du Deuxième EP évoqué plus haut. Cela permettait d’acheter à un coût moyen un cd qui était un peu moins qu’un album et un peu plus qu’un deux titres. Les bacs de Rennes Musique regorgeaient de maxis de ce genre et nombre d’entre eux sont devenus des collectors. A partir des années 2000, les maisons de disques ont négligé ce format qui ne faisait plus recette.
Derrière DS se cache en réalité Ludovic Navarre, alias Saint-Germain. Le gus qui sera à l’origine de toute la vague lounge au début des années 2000, avec l’album Tourist. Sauf erreur de ma part, Volume 1 et 2 contient les dernières productions ouvertement techno de Saint Germain. Ensuite, il a cessé d’en produire, car il a estimé que le son devenait trop dur pour lui. Paradoxalement, Volume 1 et 2 ne fait pas dans la dentelle et contient même quelques titres franchement bourrins. A l’écoute du superbe June, longue ballade de techno-soul, on en vient à regretter que Navarre ne compose plus de morceaux dans ce registre.

Goldie/Timeless
A dire vrai, je n’ai jamais acheté ce disque… J’ai copié l’album qu’un ami avait acheté à Rennes Musique après avoir écouté les conseils enthousiastes de Christophe Brault. « Tu verras, lui avait-il dit, dans quinze ans, on l’écoutera encore ! ». Cette prévision était tout à fait exacte…
Timeless représentait à l’époque un album jungle d’une incroyable modernité. Tout bien pesé, les rythmes de la house et de la techno ne constituaient que le prolongement du disco et de la musique allemande des années 70. La jungle offrait pour sa part des rythmiques comme l’on n’en avait jamais entendues. C’était complètement nouveau et d’une fraicheur incroyable. En un mot : révolutionnaire. Le single Innercity life de Goldie passait même en boucle sur M6 dans La nuit techno.

A:xus/Soundtrack for life (Guidance recordings)
Rennes Musique vendait du neuf, mais également de l’occasion. Et il arrivait très souvent que l’équipe du magasin écoule du neuf dans le bac des occases ! C’est le sort qu’a connu A:xus avec un album qui était pourtant loin d’être mauvais. Sur Soundtrack for life, le bonhomme joue la carte de l’éclectisme, entre hip-hop, électronica, et moments plus clubs.
Visiblement, ce mélange n’a pas séduit les acheteurs et je me suis procuré plusieurs exemplaires de cet album pour des potes. Quoi ? Y a pas de mal à acheter des disques en solde pour faire des cadeaux !

Serge Gainsbourg/Gainsbourg forever (Universal)
Dans la nuit du 2 au 3 mars 1991, Gainsbourg décède, alors qu’il était sur le point d’enregistrer un nouvel album. Dix ans plus tard, Universal décide de commérer sa disparition en mettant en vente un coffret comprenant l’intégralité de ses albums studios, dont les plus anciens qui n’avaient presque pas été diffusés en cd, et des raretés.
Début mars 2001, je débarque dans le magasin, histoire de regarder les nouveautés. Après divers détours dans les rayons, j’échoue devant les bacs de la chanson française. Que vois-je ?! Deux exemplaires du coffret ! La main moite, je m’empare de l’objet et contemple son interminable track-listing… Tout y est. Et plus encore : Essais pour signature, Concert aux Trois-Baudets, Inédits tv et radio, etc. Alors que résonne en moi une petite voix me disant que « non, non, et non, c’est beaucoup trop cher ! », je demande au patron de Rennes Musique si les inédits seront commercialisés indépendamment du coffret. Ce qui aurait permis de se consoler un peu… Bien sûr, il me répond par la négative… Le sticker affichant l’édition limitée m’a finalement décidé. Le bras lourd du coffret, je prends la direction de la caisse après une séance de calcul mental proche de l’ésotérisme. Là, le vendeur m’annonce qu’il ne pourra pas faire passer le coffret devant les bornes antivol de la sortie, sinon, le système de sécurité va se mettre à sonner !

Carl Craig/Designer music Vol 1 (Planet e)
Pendant de nombreuses années, Christophe Brault a animé une émission dédiée à la musique électronique sur Fréquence Ille. Au lycée, à la fac, quand on parlait musique, on finissait toujours par évoquer Jungle rock. Avec un rythme tranquille et une érudition sans faille, Christophe Brault présentait les dernières sorties et s’attardait chaque semaine autour d’un album ou d’une compilation. Pour être honnête, j’ignore si Designer music Vol 1 a été disque de la semaine dans l’émission, en tout cas, une chose est sûre : Carl Craig faisait partie des artistes récurrents de Jungle rock ! Pas étonnant donc que ce disque ait été mis en avant à Rennes Musique. Designer music Vol 1 rassemble neuf remixs enregistrés par Carl Craig avant 2000. Et chaque écoute permet de vérifier que Craig est meilleur remixeur que producteur…

Anne Clark/Wordprocessing the remix project (Columbia)
Traditionnellement, les soldes d’été à Rennes débutent par une grande braderie. Rennes Musique occupait alors le trottoir devant le magasin et les aficionados se bousculaient devant les caisses pour faire de bonnes affaires. De ces disques ainsi achetés, je me souviens plus particulièrement de Wordprocessing, intialement sorti en 1997. A travers ce projet, des artistes réputés de la scène électronique remixaient Anne Clark, grande prêtresse de la coldwave. Obtenu pour le prix d’une bouchée de pain en 2003, ce disque était emblématique d’une certaine techno des années 90 ; parfois facile, souvent prévisible. Cependant, plusieurs de ses pistes demeurent d’une redoutable efficacité. Le remix de Total Eclipse s’avère être un dancefloor killer absolu, pour qui aime les sons tranceys !

Underground resistance/Interstellar fugitives-Destruction of order (Submerge)
Nul doute que Marc Trakker aurait bien plus de choses à dire sur ce disque que moi ! Sorti en 2006, cette compilation faisait suite au regain d’activité qu’Underground resistance avait connu à cette période, avec notamment un live de Galaxy to Galaxy et Los Hermanos à Astropolis en 2005. Derrière ces trente-et-uns morceaux, on retrouve toute l’esthétique et la philosophie des pères de la techno. Ambiance de fin du monde, vocaux militants, rythmes saccadés… C’est après avoir patiemment fait remplir les cases de ma carte de fidélité, que j’ai pu obtenir en cadeau Interstellar fugitives. Ah, la carte fidélité de Rennes Musique ! Evidemment, tout le monde l’oubliait une fois sur deux, surtout le jour où l’on faisait une razzia de disques…

Plastikman/Recycled Plastik (Novamute)
C’est maintenant officiel depuis quelques semaines : Rennes Musique va cesser ses activités au début du mois de mars 2008. Dans la presse locale, on tempête ; certains demandent même à ce que l’endroit soit subventionné… Mais sur la vitrine, des affiches annoncent une fermeture définitive. Parmi les rayons, les témoignages de solidarité sont nombreux et l’étonnement domine : « on ne pensait pas que ça allait si mal… ». Et pourtant… Christophe Brault laisse entendre, quant à lui, qu’il va se lancer dans des conférences sur le rock et l’électro. L’ambiance est quand même bien morose et les bacs à moitié vides font peine à voir. Je décide de prendre un dernier disque, car il en faut un… Ce sera Plastikman avec l’un de ses plus vieux albums. Quelques minutes plus tard, la techno haletante de Richie Hawtin éclate sur la chaîne hi-fi, intemporelle et puissante. Au moins, c’est un bon disque !

Merci à Rennes Musique et à Christophe Brault.

2 commentaires:

La Denrée a dit…

wahou! cool rémi!on sent la passion du crate digger à l'oeuvre!
les doigts dans les bacs, always!

Eric a dit…

Gros soupir quand je lis tout ça, Rennes Mu me manque (aaah, le poste d'écoute de selection de CD au fond de la boutique...)