Il existe des clubs et des djs qui entretiennent des liens si forts qu’il est presque impossible de les dissocier. Larry Levan et le Paradise Garage, Derrick May et le Music Institute, Garnier et le Rex Club.
En ce début d’année 2009, la température avoisine les moins dix degrés sur le Boulevard de la Poissonnière. Minuit, et déjà plusieurs dizaines de personnes font la queue devant le Rex. Dans quelques minutes, le club ouvrira pour un « Laurent Garnier all night long ». Il n’y a même pas de warm-up. Rapidement, les portes se libèrent et le public se rue vers le dancefloor, bien content de se réchauffer. Moi aussi ! Un public aux âges contrastés, de dix-huit à cinquante ans, mais uni dans la façon d’être. Ici, pas de tape à l’œil, on vient juste pour la musique. Que les clubbers fashion de Trax ou Tsugi paraissent loin ! Garnier joue à la maison et cela se perçoit dès le premier morceau, Flash forward de Gainsbourg. Classieux. Tranquillement, il s’attache ensuite à créer une atmosphère à l’aide de titres dub façonnés avec des machines. Au bout d’une vingtaine de minutes, un pied se fait entendre, amené en douceur à l’aide des EQs de la DJM-800. Ce même pied devient le fil d’Ariane des deux premières heures de la soirée, entièrement dédiées au four to four : pure techno-soul, titres bourrés de percussions à la Joe Claussell, classiques garages, et, plus étonnant, de la minimale ! Pas du Daniel Bell, non, plutôt des productions dignes de Radioslave. Dans la foulée, Garnier teste son futur single, Gnamankoudji, titre signifiant jus de gingembre en langue Dioula, et qui possède un beau potentiel. Influences de la house de la fin des années 80, basse sombre à souhait, des percussions tribales et un gimmick joué… à la trompette.
1h48 : hurlements hystériques sur la piste. Garnier entame une série de morceaux trancey sublimes, tout à fait dans l’air du temps. Si l’on revient à la trance, c’est peut-être parce que la minimale doit commencer à tourner en rond… Après un détour par le fumoir, les choses sérieuses commencent. On navigue à présent à Detroit, avec des types qui racontent des trucs pas très marrants sur des rythmiques implacables. Brrrr… Evidemment, Garnier ne résiste pas au plaisir de l’autocitation et lâche Panoramix, dont le break ferait décoller de sa chaise Edouard Balladur, le propulsant torse nu sur la piste – c’est pour l’image, si vous connaissez quelqu’un de plus amorphe, je prends !
L’une des grandes qualités du Rex, hormis un son absolument démentiel, tient dans le fait que le positionnement de la cabine du dj est vraiment bien conçu. Le dancefloor se répartit ainsi en demi-cercle autour de celle-ci et le dj est donc à la hauteur du public. Pour ceux qui se sont approché de la vitre, ce fut l’occasion de découvrir que Garnier mixe dorénavant sur cds et qu’il utilise énormément les effets de la DJM-800, avec un touché à la Jeff Mills. En un peu moins rapide cependant… A la réflexion, les djs doivent aujourd’hui maudire les téléphones portables : passer sa soirée sous la mitraille des flashs, merci ! Sans compter qu’il s’agit toujours de la même photo… Quel intérêt ?
3h00 : le sound-system diffuse une intro monumentale. Drum and bass time ! Le light-jockey abuse alors des jets de fumée et les visages minés par l’alcool prennent des apparences étonnantes dans cette ambiance évanescente. Genre le bal des zombies. Le Rex connaît maintenant l’affluence des grands soirs et il devient difficile de danser. « On se dirait dans un élevage de poulets ! » me lance ma voisine. Ça y ressemble ! Terminant la session drum, Garnier repart vers une techno plus rentre-dedans. Au passage, il mixe la réinterprétation de son Man with the red face par Mark Knight et Funkagenda. J’en viens alors à penser que le cofondateur de Fcommunications n’aura mixé que peu de classiques ce soir, en dehors de ses propres productions. Mr Jack, un aficionado de Lolo, m’en donnera plus tard l’explication : au Rex, le bonhomme garde toujours les anthems pour la fin. Le seul souci, comme me l’a confié un des videurs de la boîte, c’est que personne ne sait jamais quand se termine un mix de Garnier au Rex ! « On s’arrête de travailler quand lui s’arrête… » a-t-il ajouté, un tantinet résigné. 5h00 : il est temps de partir. Mon after m’attend, soit une heure de transport pour rentrer. Vive la région parisienne ! Les Don’t you want it, Quetzal et autres Amazon seront donc pour une prochaine fois.
Big up Lydia. Rex attitude ! Merci à toute l’équipe de Digital Sharpez. More is coming…
Rémi
En ce début d’année 2009, la température avoisine les moins dix degrés sur le Boulevard de la Poissonnière. Minuit, et déjà plusieurs dizaines de personnes font la queue devant le Rex. Dans quelques minutes, le club ouvrira pour un « Laurent Garnier all night long ». Il n’y a même pas de warm-up. Rapidement, les portes se libèrent et le public se rue vers le dancefloor, bien content de se réchauffer. Moi aussi ! Un public aux âges contrastés, de dix-huit à cinquante ans, mais uni dans la façon d’être. Ici, pas de tape à l’œil, on vient juste pour la musique. Que les clubbers fashion de Trax ou Tsugi paraissent loin ! Garnier joue à la maison et cela se perçoit dès le premier morceau, Flash forward de Gainsbourg. Classieux. Tranquillement, il s’attache ensuite à créer une atmosphère à l’aide de titres dub façonnés avec des machines. Au bout d’une vingtaine de minutes, un pied se fait entendre, amené en douceur à l’aide des EQs de la DJM-800. Ce même pied devient le fil d’Ariane des deux premières heures de la soirée, entièrement dédiées au four to four : pure techno-soul, titres bourrés de percussions à la Joe Claussell, classiques garages, et, plus étonnant, de la minimale ! Pas du Daniel Bell, non, plutôt des productions dignes de Radioslave. Dans la foulée, Garnier teste son futur single, Gnamankoudji, titre signifiant jus de gingembre en langue Dioula, et qui possède un beau potentiel. Influences de la house de la fin des années 80, basse sombre à souhait, des percussions tribales et un gimmick joué… à la trompette.
1h48 : hurlements hystériques sur la piste. Garnier entame une série de morceaux trancey sublimes, tout à fait dans l’air du temps. Si l’on revient à la trance, c’est peut-être parce que la minimale doit commencer à tourner en rond… Après un détour par le fumoir, les choses sérieuses commencent. On navigue à présent à Detroit, avec des types qui racontent des trucs pas très marrants sur des rythmiques implacables. Brrrr… Evidemment, Garnier ne résiste pas au plaisir de l’autocitation et lâche Panoramix, dont le break ferait décoller de sa chaise Edouard Balladur, le propulsant torse nu sur la piste – c’est pour l’image, si vous connaissez quelqu’un de plus amorphe, je prends !
L’une des grandes qualités du Rex, hormis un son absolument démentiel, tient dans le fait que le positionnement de la cabine du dj est vraiment bien conçu. Le dancefloor se répartit ainsi en demi-cercle autour de celle-ci et le dj est donc à la hauteur du public. Pour ceux qui se sont approché de la vitre, ce fut l’occasion de découvrir que Garnier mixe dorénavant sur cds et qu’il utilise énormément les effets de la DJM-800, avec un touché à la Jeff Mills. En un peu moins rapide cependant… A la réflexion, les djs doivent aujourd’hui maudire les téléphones portables : passer sa soirée sous la mitraille des flashs, merci ! Sans compter qu’il s’agit toujours de la même photo… Quel intérêt ?
3h00 : le sound-system diffuse une intro monumentale. Drum and bass time ! Le light-jockey abuse alors des jets de fumée et les visages minés par l’alcool prennent des apparences étonnantes dans cette ambiance évanescente. Genre le bal des zombies. Le Rex connaît maintenant l’affluence des grands soirs et il devient difficile de danser. « On se dirait dans un élevage de poulets ! » me lance ma voisine. Ça y ressemble ! Terminant la session drum, Garnier repart vers une techno plus rentre-dedans. Au passage, il mixe la réinterprétation de son Man with the red face par Mark Knight et Funkagenda. J’en viens alors à penser que le cofondateur de Fcommunications n’aura mixé que peu de classiques ce soir, en dehors de ses propres productions. Mr Jack, un aficionado de Lolo, m’en donnera plus tard l’explication : au Rex, le bonhomme garde toujours les anthems pour la fin. Le seul souci, comme me l’a confié un des videurs de la boîte, c’est que personne ne sait jamais quand se termine un mix de Garnier au Rex ! « On s’arrête de travailler quand lui s’arrête… » a-t-il ajouté, un tantinet résigné. 5h00 : il est temps de partir. Mon after m’attend, soit une heure de transport pour rentrer. Vive la région parisienne ! Les Don’t you want it, Quetzal et autres Amazon seront donc pour une prochaine fois.
Big up Lydia. Rex attitude ! Merci à toute l’équipe de Digital Sharpez. More is coming…
Rémi
2 commentaires:
cool le report!
des comme ça j'en lirais bien plus souvent, partout!
ça fait plaisir.
je suis bien d'accord pour les descriptions sur la disposition et la sono du rex, lors de la soirée finale des vingts ans du rex (rythm&sound night arhhhhh) j'avais pris une bonne claque! le son envoie, précis& sans agresser dans toute la boîte, une merveille...et puis bon, les subs, les subs...
see you soon, donc!
Wouaï! Merci de cette petite collaboration...
K.
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